A la suite de la crise financière de l’automne 2008, les services publics ont été reconnus comme un puissant « amortisseur social » tant du point de vue de l’emploi qui y est, pour l’essentiel, garanti ; du point de vue du soutien de l’activité économique par la masse de pouvoir d’achat représentée ; du point de vue de la protection sociale et des retraites que constituent les régimes spéciaux ; mais aussi d’un point de vue moral, le service public français étant un lieu d’intégrité qui contraste avec l’immoralité affichée par le secteur financier.
Il en est ainsi parce que le service public, et plus spécialement la fonction publique, constitue une pièce maîtresse du pacte républicain en raison des principes sur lesquels elle est fondée. Le principe d’égalité d’accès aux emplois publics posé par l’article 6 de la Déclaration des droits de 1789 ; le principe d’indépendance qui fait du fonctionnaire le propriétaire de son grade et le protège ainsi des pressions partisanes et de l’arbitraire administratif ; le principe de responsabilité qui confère au fonctionnaire la plénitude de s droits du citoyen. Le statut général des fonctionnaires de 1983 a été fondé sur ces bases.
Il s’ensuit, qu’en France, le service public regroupe un quart de la population active. Il s’agit d’une spécificité démocratique, exception française que le pouvoir s’emploie à réduire par le démantèlement des services, la révision générale des politiques publiques et la réduction des garanties statutaires. Entreprise proprement réactionnaire car le monde à venir est celui des interdépendances et des solidarités à tous niveaux. Le XXI° siè!cle peut et doit être l’ « âge d’oré » du service public.