Voeux aux Bretonnes et aux Bretons de l’Ile-de-France – Bretagne-Ile de France; janvier 2015

Dans le souvenir de 14-18

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Anicet Guillaume LE PORS
Né le 17 avril 1894 à Kernilis (Finistère)
Mort le 25 février 1915 de ses blessures dans l’église de Laval-sur-Tourbe, transformée en hôpital de campagne, inhumé d’abord à l’arrière de l’église puis déplacé en 1924 dans le cimetière militaire de Minaucourt (Marne). Visite des 21 et 22 octobre 2014.

La Bretagne a perdu beaucoup des siens pendant la première guerre mondiale. Bien plus que la moyenne nationale, dit-on. Chacun d’entre nous a eu un arrière grand père, un grand père, ou un oncle tué dans ce conflit et déclaré « Mort pour la France ». Le premier vœu est de continuer en 2015 et après à se souvenir d’eux ; ils étaient jeunes, plus fort qu’aujourd’hui, ils avaient le sens de leur patrie nationale, leur patrie de droit, indissociable de leur patrie de nature. Ils ont beaucoup souffert et appris ce que la guerre veut dire de malheurs.  Ils n’ont pas tous eu le temps de condamner ceux qui les avaient livrés au massacre pour la défense d’intérêts sordides. Souhaitons donc que cette commémoration soit une action pour la paix. Quelle dénonce les fauteurs de guerre toujours présents  et actifs en de nombreux points du globe. Qu’elle fasse obstacle aux intégrismes de toute nature.  Qu’elle souligne la priorité de la souveraineté nationale et populaire  contre les fuites en avant supranationales. C’est la meilleure voie de la contribution de notre vieux pays à l’émergence de valeurs universelles et à l’avènement d’un avenir progressiste du genre humain. Parce qu’ils ont payé un très lourd tribu dans la guerre, les Bretonnes te les Bretons se doivent d’être aux premiers rangs du combat émancipateur. Il leur faut pour cela une bonne santé et une vie heureuse, c’est le souhait que je formule pour eux en 2015.

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Église de Laval-sur-Tourbe (Marne)
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Cimetière militaire de Minaucourt (Marne)

 

Débat de la Gazette des communes Anicet Le Pors-François Sauvadet – le 15 décembre 2014

La Gazette » a réuni, le 3 décembre, Anicet Le Pors et François Sauvadet, tous deux anciens ministres de la Fonction publique. Deux visions s’affrontent, sur le nombre de fonctionnaires, le statut, le périmètre de l’action publique et l’avenir de la fonction publique à la française. Retrouvez l’intégralité du face à face, et les principaux extraits, en vidéo.face a  face Anicet Le Pors -Francois Sauvadet

Enregistrement vidéo du débat.

http://www.lagazettedescommunes.com/303420/quel-avenir-pour-le-statut-et-les-fonctionnaires-face-a-face-le-pors-sauvadet-2/#

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Chiffres-clés

La bio express d’Anicet Le Pors

  • Depuis 2000 : conseiller d’Etat honoraire.
  • 1985-1998 : conseiller général (PCF) des Hauts-de-Seine.
  • Juin 1981 – juillet 1984 : ministre délégué puis secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique.
  • 1977-1981 : sénateur des Hauts-de-Seine.

La bio express de François Sauvadet

  • Juin 2011 – mai 2012 : ministre de la Fonction publique.
  • Depuis 2008: président (UDI) du conseil général de la Côte-d’Or.
  • Depuis 1993 : député de la quatrième circonscription de la Côte-d’Or.

1 – Procéder à de nouveaux assouplissements

Dans un contexte financier contraint, le statut est-il un frein pour les collectivités territoriales et l’Etat ?

Anicet Le Pors : Nous connaissons une crise financière, une crise qui touche aussi bien d’autres dimensions de la société. Les services publics, les fonctionnaires, le statut n’y sont pour rien ! Il est assez étrange de demander des comptes aux agents alors qu’ils n’en sont pas la cause. Le gouvernement s’apprête à ponctionner 11 milliards d’euros sur les collectivités. Cette politique, qui fait suite à d’autres du même type, est seule responsable. Un secteur public étendu est un facteur de chances, un « amortisseur social », du point de vue de l’emploi, du pouvoir d’achat, de la protection sociale, du système de retraite et également éthique. Nous disposons d’une fonction publique moralement irréprochable. C’est un espace d’intégrité qui tranche avec l’immoralité des marchés financiers en temps de crise. Le procès qui est fait aux fonctionnaires est injuste.

François Sauvadet : En quarante à cinquante ans, le monde et la pratique des métiers dans la fonction publique ont changé. Nous avons un défi à relever et la responsabilité majeure de ne pas laisser s’accumuler des déficits que nos enfants auront la charge d’assumer. En période de mutations profondes, nous devons réfléchir à ce que doit être une fonction publique modernisée. Sinon, nous mettrons tous les fonctionnaires dans l’impasse. Avec 5,4 millions d’agents, il faut réfléchir à la pertinence de notre organisation territoriale – c’est le cas avec les réformes engagées, même si je ne les partage pas – et au périmètre de la fonction publique d’Etat.

Certains métiers doivent rester sous statut, comme la justice ou la police, mais, pour d’autres, le statut doit évoluer parce qu’il n’est pas protecteur et constitue même une menace pour l’avenir. La fonction publique pèse dans le budget de l’Etat à hauteur de 120 milliards d’euros, c’est une chance mais aussi une charge ! La République s’est décentralisée, pourtant les effectifs de l’Etat sont restés stables. Il faut s’attaquer d’urgence aux phénomènes de doublons, estimés entre 700 000 et 800 000 agents. Cette situation n’est pas tenable, ne serait-ce que du point de vue des finances publiques. L’évolution du statut n’est pas une menace pour les fonctionnaires.

Faut-il continuer à faire évoluer le statut, comme c’est le cas depuis trente ans ?

A. L. P. : Oui. Il s’agirait, par exemple, de supprimer les dispositions de la loi « Galland » du 13 juillet 1987, ainsi que les effets de l’amendement « Lamassoure » concernant la réglementation du droit de grève. Il faudrait continuer à réaliser l’inventaire de ce type de mesures.

Quelles solutions préconisez-vous ?

A. L. P. : Parmi les chantiers structurels à lancer pourraient figurer ceux de la gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences, ainsi que de la mobilité. Le fait d’avoir réduit le nombre de corps est, en outre, une très bonne chose. Il faudrait poursuivre dans cette voie. Les multicarrières constituent un autre enjeu. Dans une fonction publique où la durée de vie professionnelle augmente, se posera de plus en plus la question des séquences successives constituant la carrière. Un tel chantier suppose un système de formation continue beaucoup plus développé. Enfin, il faudrait revoir la définition du contractuel.

F. S. : Il faut effectivement simplifier les corps et remettre de l’équité. Les compétences, les missions et les moyens constituent une question centrale et préalable. Un statut rénové doit permettre la mobilité dans l’ensemble de la fonction publique ainsi que des passerelles avec le privé. Sous statut, vous embauchez une personne pour en moyenne quarante-quatre ans de carrière, vingt-cinq ans de retraite et quinze ans de pension de réversion. Certains métiers peuvent tout à fait être externalisés. Ils doivent « sortir » du statut et relever du privé.

2 – Adapter l’action publique et le nombre d’agents

La France compte-t-elle trop de fonctionnaires, malgré les effets de la révision générale des politiques publiques ?

F. S. : Oui. Il faut avoir le courage de dire qu’il y a trop de fonctionnaires en France. Continuer à embaucher n’est pas raisonnable. Je préconiserais plutôt de donner aux agents en place les moyens de mieux travailler. L’Etat doit se recentrer sur ses missions régaliennes. Je suis partisan d’une véritable remise à plat. Le gouvernement fait croire que le nombre de fonctionnaires d’Etat va augmenter dans les grandes régions et les départements, mais ce n’est pas ce qui va être opéré. J’appelle à un véritable management opérationnel, qui passe par la redéfinition des missions et de ce que l’on attend d’une fonction publique aujourd’hui.

A. L. P. : Je suis tout à fait prêt à relever le défi d’un examen critique, contradictoire, du nombre et de la qualité des fonctionnaires. Mais cet examen, personne ne le réalise. Selon certains, il y aurait trop de fonctionnaires en général mais pas assez en particulier ! Personne ne se prononce sur les services à écrémer. Les plus audacieux citent le cas des administrations centrales. Mais cela ne concerne que 45 000 agents sur 5,4 millions ! La question du nombre constitue simplement un argument polémique. Supprimer un fonctionnaire sur deux, par exemple, est un raisonnement simpliste.

Pourquoi le débat sur le périmètre de l’action publique n’a-t-il pas lieu ? Et faut-il s’inspirer des autres pays européens ?

F. S. : Comparaison n’est pas raison. Nous disposons en France d’un modèle social et de santé auquel nous sommes attachés. Mais sa modernisation est la plus grande garantie de son avenir. Je me désespère qu’il soit extrêmement difficile d’engager la haute fonction publique dans ce chemin d’une nouvelle stratégie d’Etat. Face à cette résistance des grands corps au changement, les politiques ont opté pour le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite car il fallait réduire le nombre d’agents et obliger à cette réorganisation. Cette réforme n’a concerné que la présence territoriale de l’Etat. La France s’est arrêtée à mi-chemin. Aujourd’hui, chacun est amené à gérer dans son coin la situation de crise créée par l’absence de gestion globale de la fonction publique.

Parleriez-vous aussi de « résistance » de la haute fonction publique ?

A. L. P : Je ne peux qu’abonder dans ce sens. Les grands corps montrent effectivement un certain conservatisme, qui est tout à fait critiquable. Durant mon mandat ministériel, j’ai tenté d’élaborer une charte des relations entre l’administration et les usagers sur la base d’une codification des lois, en matière de motivation des actes administratifs et d’accès aux documents administratifs. Cette initiative s’est traduite par un décret illisible. En matière de modernisation, la fonction publique peut progresser. Et nous devons y associer les usagers sur des points précis. Pour ce qui est de s’inspirer des autres pays, je signale que la Grande-Bretagne embauche à nouveau à tour de bras…

3 – L’heure de la modernisation

Quel regard portez-vous sur l’action de Marylise Lebranchu ?

F. S. : Le gouvernement mène la fonction publique dans l’impasse.

A. L. P. : Je vous rejoins sur ce point.

F. S. : En effet, il n’exerce pas sa responsabilité qui est de redonner du sens et de fixer un vrai cap pour les agents. La remise en cause de la légitimité de la fonction publique par une certaine frange de l’opinion est inquiétante. Le fonctionnaire ne doit pas devenir un bouc émissaire. J’invite aussi les syndicats à ne pas rester dans des postures défensives.

Comment, concrètement, la fonction publique doit-elle se réformer ?

F. S. : Ce sont les agents exerçant des fonctions d’encadrement intermédiaire qui feront bouger la fonction publique. Je rêve également d’un vrai grand ministère de la Fonction publique qui puisse opérer des harmonisations, dans le respect des diversités, et repenser la gestion des ressources humaines. Il est nécessaire, enfin, de récompenser les agents qui se montrent innovants. J’étais très attaché à la prime de fonctions et de résultats.

A. L. P. : Je n’utilise pas le terme de management pour le public. Il appartient à la mode actuelle dans laquelle le paradigme est l’entreprise privée. Et où, pour être considéré, il faut être manager. Le management est une notion quelque peu dépassée pour la gestion publique. Le but du service public n’est pas la rentabilité, mais la recherche de l’efficacité sociale. Or cette dernière n’est pas seulement monétaire.

F. S. : Animer des équipes dans un contexte de crise violente ne se fait pas spontanément après un concours et l’accès à des responsabilités. La gestion d’équipe est une dimension extrêmement importante dans les temps de crise que nous traversons. Certains peuvent se retrouver en difficulté et en souffrance dans l’exercice de responsabilités.

A. L. P. : Les fonctionnaires ne sont pas des privilégiés. Face à ce constat, il y a en réalité deux solutions : leur retirer des garanties pour qu’ils soient soumis au marché et généraliser la convention collective dans la fonction publique, ou réfléchir à la mise au point d’un statut des salariés du privé. Il ne s’agirait pas de « fonctionnariser » tous les travailleurs, mais de renforcer la base législative du code du travail, de manière à assurer une sécurisation des parcours professionnels. L’objectif serait de faire progresser et de conserver ses droits tout au long de sa carrière.

Dans trente ans, le statut existera-t-il toujours ?

A. L. P. : Le XXIe siècle sera l’âge d’or du service public. Pour la première fois, l’homme prend conscience de la finitude de la planète. Nous allons, de plus, vers une unité de destin du genre humain. De nombreuses questions, comme celles relatives à l’eau et à l’énergie, ne pourront être résolues que grâce à plus d’interdépendance, de coopération et de solidarité. Ces trois mots ont un sens en France : le service public. Je suis très confiant dans l’avenir du service public et de la fonction publique dans notre pays qui, d’une certaine manière, a anticipé sur ce besoin international.

F. S. : Nous sommes face à des mutations profondes, avec une aspiration réelle à conserver un modèle, et à des perspectives de croissance qui ne permettront sans doute pas de le conserver si l’on ne reprécise pas ensemble ce que nous attendons de la fonction publique. L’idée même de réforme, qui est souvent perçue comme une menace, est notre seule chance pour l’avenir du pays.

Focus

Une divergence de fond sur le jour de carence

Si, aux yeux de François Sauvadet, son instigateur, le délai de carence est « une mesure de justice », il existe « des questions plus importantes » selon Anicet Le Pors, ancien ministre communiste de la Fonction publique. « C’est un peu humiliant pour les fonctionnaires, dénonce ce dernier. Quand un agent sait pour quoi il travaille, quand il a une justification personnelle de ce qu’il fait, les problèmes de carence ne se posent pas. » « Il est juste de ne pas être rémunéré lorsque l’on est absent une journée de son travail, affirme François Sauvadet (UDI). Si l’on veut que la fonction publique soit légitimée à nouveau, il faut être équitable. » Des parlementaires UMP tentent d’ailleurs actuellement d’instaurer trois jours de carence dans le secteur public.

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Union départementale CGT de l’Hérault – 24 novembre 2014 (Schéma)

Fondements de la construction statutaire, de la permanence des attaques dont ils ont fait l’objet, de leur actualité au regard des grands enjeux de la période.

Numériser 30Pour le 30° anniversaire du Statut général des fonctionnaires (SGF) élaboré en 1983-1984-1986, je veux rappeler la publication pour la première fois en 1982 des données sur la représentativité en 1981 des différentes organisations syndicales. Ce rapport révélait une représentativité bien différente de celle retenue par les pouvoirs publics, notamment pour la composition de la partie syndicale du Conseil supérieur de la fonction publique.

Retour sur l’élaboration SGF (permanence des problèmes) – évolution (enjeu)  – et après ?

 

1. Fondements de l’élaboration du SGF

1.1. « sujet ou citoyen ? » – Dans une longue histoire ligne du principe hiérarchique XIX° et moitié XX° (statut carcan) s’opposant à une évolution des garanties et responsabilité (statut jurisprudentiel) – premier statut en 1941 sous Vichy – statut fondateur de 1946  dans l’esprit du CNR) –  ordonnance du 4 février 1959.

Anicet Le Pors1.2.  « emploi ou carrière ? » –  priorité de F. Mitterrand à la décentralisation– Defferre et la loi 2.3.82 (Livre IV C. des C.) – système de la carrière (vie professionnelle, fonction, travailleur collectif) et système de l’emploi ( métier, précarité) –  état des lieux et O. Schrameck dans son livre sur la fonction publique territoriale (FPT) – risque dualité – intervention à l’AN 27.7.81.

1.3. « diversité ou/et unité ? » – quel équilibre nécessaire ? – 3 versants en 4 titres – soutient des syndicats – réserve des élus – opposition limitée – appui de Mauroy – réserves de Mitterrand.

1.4. « droit positif et/ou principes ? » – pérennité avec références historiques : égalité, indépendance, responsabilité (Debré) – absence dans statut des mentions expresses de pouvoir hiérarchique, obligations de réserve, devoir d’obéissance –   les 16 valeurs de  Silicani – les 4 valeurs du projet de loi Lebranchu …

 

2. Le statut, un enjeu

2.1. solidité : 30 ans c. 12 (1946), 24 (1959) – de 2 à 5,4 millions – respectivement 145/57/>400 articles – mise en œuvre lente – loi Galland 1987- rapport Pochard 2003 – « révolution culturelle » Sarkozy et Silicani  en 2007-2008 – échec grâce au rôle « amortisseur social » – cause : architecture et fondements idéologiques.

.2. adaptabilité : en 30 ans, 225 transformations souterraines (30+50+84+61 des 4 titres) – adaptations et dénaturations – réforme masquée : échec attaque frontal, choix du mitage.

2.3. A. FPT « maillon faible ? » –  histoire et culture différente de FPE – emploi et contractuels – relation à l’ élu – Loi Galland non relevée.B. FPT « avant-garde »  (O. Sxhrameck) –  retour FP emploi et contrat – statut régalien – rétroaction envisagée 1983 (60 corps) – atouts : diversité, lien avec l’élu, jeunesse, contrepouvoir (austérité, décentralisation)…. – actions convergentes : usagers, élus, fonctionnaires.

photo 12.4. En dernier lieu : A. Thème central des candidats de droite aux présidentielles de 2017 (Sarkozy :1/2 +FPT et FPH, CDD 5 ans, jour de carence …d° IRA 2007 – Fillon : 39h, et suppression 600 000, fin ancienneté automatique – Juppé prudent : travailler plus) … Pdte de l’Assoc. Des villes moyennes (remettre à plat).B. Gvt. : différence de tonalité (Lebranchu, Ayrault, Valls – électorat) – gel de la situation antérieure : «effet de  cliquet » – point d’indice gelé depuis 5 ans – aucun chantier structurel – loi Lebranchu en panne – rapport Pêcheur et concertation – rapport du député radical de gauche Alain Touret : rétablissement du jour de carence, modulation des dotations aux CT en fonction de leur action de réduction des effectifs, instauration d’une « rupture conventionnelle (introduite privée en 2008)..

 

3. Lignes d’orientation

3.1. Défendre les acquis et mettre en demeure le Gvt de revenir sur les atteintes.

3.2. Prendre l’initiative de mettre en perspective des chantiers structurels.

.3. Développer la solidarité avec les autres salariés publics et privés.

4. Se préparer à une intense bataille idéologique – actualité du statut dans le retour de l’État (« La FP du XXI° siècle »).

 

 La Fonction publique, un outil moderne de réponse aux défis de notre époque

1. décomposition sociale dans la crise affecte FP (causes : relativisation Etat-nation, dénaturation de la classe, bouleversements géopolitiques, évolution des mœurs, affaiblissement au affaissement des idéologies messiannique) – perte des repères, A. de Musset – E. Morin – Ernst Jünger et  A.LP – stade de l’humanité : unité de destin et finitude – interdépendance, coopération, solidarité à l’ordre de l’époque – « âge d’or » du service public -– fonctionnaire du XXI° : conviction-courage-solidarité … aux fonctionnaires de s’en convaincre ?

2. assainissement avant grand dessein – Loi Galland (liste d’aptitude, cadres) – droit de grève – 3° voie ENA – contractuels circonscrits …- passivité actuelle – ne coûte rien – effet de « cliquet » – fonctionnaires : nécessité d’inventaire ?

3. grand dessein (au-delà RGPP et MAP) : la France n’est pas sur-administrée (93/1000) – mettre chantiers structurels en perspective – gestion prévisionnelle (et non RH) – mobilité juridique garantie fondamentale – multi-carrière – parité H/F – redéfinition champs contractuels –   faiblesses rapport Pêcheur sur ces questions) – fonctionnaires : quelles priorités ?

4. privilégiature de la FP dans la crise ? – amélioration d’ensemble des salariés dans le respect de l’intérêt général – NSTS de la CGT qui est revenue sur ce choix – idéologie managériale – sécurisation des parcours (ANI) – « sécurité sociale professionnelle » : STSSP (article A.LP Revue du droit du travail mars 2010) – proposer et non subir –  fonctionnaires : défier le pouvoir ?photo

Hommage à Pierre Mauroy – Assemblée nationale, 10 décembre 2014

Le Président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a dévoilé ce jours dans l’hémicycle de l’Assemblée, une plaque à la mémoire de Pierre Mauroy,  incrustée à la place qu’il occupait pendant ses mandats de député.

On notait la présence de ministres ayant participé aux premier et au deuxième gouvernements Mauroy (1981-1984) : Jean Auroux, Robert Badinter, Jean-Pierre Chevènement, Charles Fiterman, André Henry, Anicet Le Pors, Louis Mermaz, Henri Nallet et Yvette Roudy. Etait également présent l’ancien Premier ministre jean-Marc Ayrault.photo

Ordre National du Mérite à Gaëlle Abily – Brest, 28 novembre 2014

Monsieur le Maire, Mesdames ; Messieurs, Chère Gaëlle,

 

Merci Monsieur le Maire pour votre accueil toujours aussi amical,

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De droite à gauche : François Cuillandre, maire de Brest, Gaëlle Abily, Anicet Le Pors salle Richelieu à l’Hôtel de ville de brest

Je veux tout d’abord saluer les grands parents de Gaëlle, ses parents, son mari, ses enfants,

Ce n’est pas la première fois, Monsieur le Maire, que je suis amené à remettre une décoration dans cette grande salle de la mairie de Brest. La première fois c’était il y a trente et un ans, la récipiendaire était une conseillère municipale de Brest, ancienne adjointe au Maire, mon amie Yvonne Lagadec. Je m’en souviens pour deux raisons. Le Maire, un de vos prédécesseur mais qui n’était pas de la même couleur politique que vous, Jacques Berthelot, m’avait accueilli par ces mots : « Monsieur le ministre, je vous préviens, il n’y aura pas de champagne ! » Le coup était rude. Le débat étant situé à ce niveau, je me suis dit que je ne pourrai pas suivre ; et je n’ai pas suivi. La deuxième raison est que, lorsque j’ai achevé mon discours, du type  de celui que je viens d’entreprendre, je me suis retourné vers Yvonne et je lui ai demandé «  La médaille ? » Elle m’a répondu « Oh, je l’ai oubliée à la maison ! » J’ai du alors siffler la fin de la première mi-temps  et nous avons pu quelques minutes plus tard, la médaille récupérée, terminer la cérémonie dans la dignité et la bonne humeur.

Une remise de décoration est toujours le moment de s’interroger sur sa vie, sur ses valeurs, sur la place que l’on occupe dans la société, sur le rapport aux autres. C’est vrai surtout bien sûr pour le ou la récipiendaire.

Se manifestent en cette occasion les opinions les plus diverses. Un éminent juriste de mes amis, Guy Braibant, avait l’habitude de dire en ces occasions : « Une décoration ça ne se demande pas, ça ne se refuse pas, ça ne se porte pas ». Moyennant quoi il portait les siennes allègrement.

Mais l’attribution d’une décoration est aussi un enjeu. J’ai connu une période où les personnes qui étaient engagées dans un mouvement associatif, syndical ou politique contestataire n’avaient jamais de décoration. Cela était le privilège des élites, d’un autre monde. Par suite, dans les mouvements où je militais, on ne se posait pas la question et lorsqu’il nous arrivait d’en parler c’était pour dire notre dédain. Mais nommé ministre, j’ai eu à décerner des décorations et, dès lors, j’ai eu à me poser la question des critères d’attribution. J’ai pensé qu’il convenait de réparer les injustices et d’en attribuer à ceux qui, jusque-là, en avaient été privés. J’appréhendais un peu leur réaction connaissant l’état d’esprit des plus rudes d’entre eux. Mais à ma surprise ils ont été heureux et reconnaissants de cette proposition et, quant je leur ai remis cette décoration, certains ont écrasé une larme. J’ai aussi l’exemple de cet ami, ancien ministre, qui avait juré que jamais il n’accepterait une décoration ; il l’a pourtant accepté lorsqu’on lui en a fait la proposition et se l’est fait remettre par le Premier ministre en présence de plusieurs ministres et l’a dédiée à son père mort à Auschwitz. Une décoration touche donc souvent à l’intime.

Ce qui a été pour moi décisif, c’est la demande de rencontre que m’a faite un jour, pendant la période ministérielle, le Grand Chancelier de la Légion d’honneur. Je l’ai reçu, un général bardé de décorations. Après quelques échanges convenus, il m’a tenu à peu près ce discours : « Monsieur le ministre, je suis chargé par le Conseil de l’Ordre, de vous dire que nous ne contestons pas évidemment les propositions que vous avez faites lors des dernières promotions, il s’agit sans aucun doute de personnes méritantes, mais il est d’usage d’équilibrer les catégories sociales dans les promotions et, s’agissant de celles que vous nous avez présentées, il nous semble que la catégorie des syndicalistes était sur-représentée ». Sur le coup j’ai pensé que je n’avais pas bien compris, je suis resté sans voix et il est reparti. Choqué, j’ai demandé à l’administration d’établir une statistique sur les vingt dernières année de laquelle il est ressorti que pas un seul syndicaliste n’avait été nommé durant ces deux décennies. Je m’en suis entretenu avec le Président François Mitterrand en fin de l’un des conseils des ministres qui a suivi. Il m’a dit qu’il ferait les remontrances nécessaires au Conseil de l’Ordre.

Je me suis alors attaché à rechercher les bases de légitimité des décorations. Je pense les avoir trouvées dans l’article 6 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 où l’on relève la phrase suivante. « Tous les Citoyens étant égaux (aux yeux de la loi) sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. ». Recevoir une décoration ce n’est donc pas futile ; c’est exercer un droit.

Capacités, vertus, talents, nous pouvons dire qu’en nombre ils bien caractérisent Gaëlle Abily.

ACH_7190Gaëlle a fait des études supérieures en économie et en relations internationales, matières qui nous rapprochent également.

Elle s’est engagée dans la vie professionnelle en 1997 comme chargée de mission à l’observatoire emploi-formation de la Communauté urbaine de Brest. Puis elle a été chargée de projets européens et internationaux, avant de rejoindre la direction du développement économique. L’exercice de ces fonctions lui sera utile dans ses activités ultérieures.

Simultanément elle s’est engagée dans le militantisme politique. Elle a été secrétaire départementale du Parti communiste français de 2001 à 2005 ; membre du Conseil National du PCF de 1999 à 2013. Naturellement, elle a été candidate de ce fait à de multiples élections : municipales, cantonales, régionales, législatives, sénatoriales, européennes. La seule qu’elle n’ait pas pratiquée c’est la présidentielle ; mais il lui reste beaucoup de temps pour pallier ce manque.

En 1998, elle est élue au Conseil régional de Bretagne ; elle est la plus jeune élue de toutes les régions. Elle exerce pendant quelques années au sein de la « Commission formation initiale et continue, enseignement supérieur et apprentissage. »

Mais c’est à partir de 2004 qu’elle pourra donner toute sa mesure, élue vice-présidente de la région Bretagne et chargée d’une responsabilité nouvellement créée l’égalité femmes/hommes. De là date notre première rencontre puisqu’à la même époque je présidais le Comité de pilotage pour l’égal accès des femmes et des hommes aux emplois supérieurs des fonctions publiques.

Elle engage la création du Conseil régional pour l’égalité femmes-hommes en Bretagne, un réseau réunissant régulièrement 600 membres.

C’est ensuite la réalisation, en 2006, de la première Biennale de l’égalité femmes-hommes. Je me souviens y avoir participé avec Pierre Maille. La dernière manifestation s’est tenue à Lorient en 2014 et a concerné plus de 4000 personnes.

Puis c’est l’adoption à l’unanimité des organisations syndicales et de l’assemblée régionale d’un plan d’action pour l’égalité hommes-femmes en faveur des agents de la Région.

Intervient également l’adhésion de la Région à la Charte européenne pour l’égalité dans la vie locale.

C’est encore l’adoption d’une Charte de partenariat pour la qualité de l’emploi » (dialogue social et égalité) en Bretagne qui conditionne l’attribution des aides publiques.

C’est en raison de cette impressionnante activité de terrain que le « Label égalité », est décerné à la Bretagne par le ministère de la cohésion sociale.

Sur cette base la responsabilité de Gaëlle Abily va passer au niveau national et international. On enregistre, tout d’abord, la reconnaissance par le ministère des droits des Femmes, de la Bretagne « territoire d’excellence » pour l’égalité femmes-hommes ». Elle est accompagnée d’une expérimentation des salariées de l’entreprise Doux.

Gaëlle est ensuite nommée par le Premier Ministre au Haut Conseil à l’égalité femmes-hommes.

Elle remet un rapport sur les stéréotypes masculin-féminin à la ministre chargée du droit des femmes.

Elle développe enfin des actions internationales dans le cadre des Nations Unies en Algérie et à la demande du gouvernement, au Mali.

On le voit, il s’agit à la fois d’une activité de terrain portée jusqu’aux plus hauts niveaux et présentant trois caractères : un engagement et un travail personnels, un souci permanent de rassemblement de tous les acteurs de l’égalité hommes-femmes dans leur diversité, une réflexion théorique sur une grande question de société : l’égalité effective entre les femmes et les hommes.

Je dois également évoquer l’activité de Gaëlle Abily dans le domaine de la culture à Brest. Mais nous sommes à Brest et les acteurs sont là, aussi je laisserai Gaëlle en parler mieux que je ne saurais le faire.

Elle a été nommée en 2008 adjointe au Maire de Brest, chargée précisément de la culture. Elle en est aussi responsable au niveau de la communauté.

Sa démarche y est celle d’une co-construction culturelle avec les acteurs du territoire et la population. Qu’il me soit permis ici d’avoir une pensée pour mon ami Yves Moraud, qui nous a quitté il y a quelques mois et qui jouait un rôle si important dans la vie culturelle de Brest et de la région.

Gaëlle s’est appliquée la promotion de nouveaux axes en direction des jeunes, des travailleurs, des préoccupations de la population et la réalisation de « Lettres de Brest ».

DSC01592lle s’est engagée dans de grands projets : l’ouverture de la Maison du Théâtre et du Mac Orlan. Elle a assuré la présence de la culture autour de l’installation du Tram.

Couronnement de ce travail dans cette autre volet de son activité : Gaëlle a été élue, en juillet 2014, vice-présidente de la Fédération Nationale des Collectivités pour la Culture ( FNCC).

Plus généralement, je veux encore évoquer son action sur les terrains de la laïcité à St-Marc et de la défense de l’emploi et de la dignité des travailleurs et travailleuses, notamment son soutien récent aux salariés et salariées de l’entreprise Gad.

Son rapport au sport et à la culture c’est sa pratique du basket, de l’aviron, de la course à pied et de la guitare : elle est diplômée du Conservatoire de musique de Brest pour cet instrument.DSC01589_cr

n le voit, les capacités, les vertus et les talents de Gaëlle Abiliy justifient pleinement l’honneur qui lui est fait aujourd’hui.ACH_7216