Généalogiquement vôtre
Remonter aussi loin que possible dans le temps pour connaître les noms et l’état civil de ceux qui nous ont faits est une passion de plus en plus partagée, notamment en Bretagne qui compte les centres généalogiques les plus importants de France. Ils se sont dotés de banques de données informatiques performantes et sont animés par des responsables très actifs. Savoir d’où l’on vient n’est pas seulement une exploration du passé, c’est aussi le moyen de mieux comprendre le présent et de choisir avec plus de lucidité les chemins de l’avenir que nous appelons de nos voeux.
Plonger dans les registres d’état civil paroissiaux et municipaux révèle rapidement la condition souvent dramatique de nos aïeux : le plus souvent paysans pauvres, journaliers, voire mendiants en fin de vie. On ne peut qu’être effaré par l’importance de la mortalité infantile accompagnant souvent des épidémies. On mesure l’ampleur de l’analphabétisme, un grand nombre d’actes présentant la mention « ne sait pas signer ». On aimerait en savoir plus : sur ce qu’a pu être leur vie, sur ce qu’étaient leurs convictions et leurs croyances, sur leurs joies et leurs peines, non seulement à travers les études générales qui existent, mais pour chacun et chacune.
Plus généralement, dans un monde qui a perdu ses repères, il faut accorder la plus grande attention aux archives sous toutes les formes. Elles nous éclairent sur le chemin parcouru par nos ancêtres, elles nous permettent de mesurer leur courage, de reconnaître l’héritage qu’ils nous ont transmis, de le valoriser à notre tour et d’en faire un investissement pour les générations futures. Les Archines nationales sont nées en 1790 sous la Révolution française ; elles sont aujourd’hui menacées par une révision générale des politiques publique qui tend à les dissoudre dans un ensemble dénué de sens. Du passe-temps généalogique à la politique des archives : une même question d’actualité dont j’ai voulu qu’elle inspire mes vœux pour 2009 aux Bretonnes et Bretons d’aujourd’hui en pensant à celles et ceux d’hier.